Haro sur la location des passoires énergétiques

Doublement du déficit foncier en cas de travaux d’économie d’énergie

Lorsque vous faites des travaux sur un bien loué aux revenus fonciers, et que ces travaux sont supérieurs aux revenus, vous créez un déficit foncier. Celui-ci peut venir en déduction de votre revenu global à hauteur de 10 700 €. Le solde sera déduit de vos futurs revenus fonciers, au maximum pendant 10 ans. Donc avec cette mesure, vous pourrez déduire de votre revenu global jusque 21 400 € de déficit foncier en 2023, 2024 et 2025, si vous réaliser des travaux améliorant la performance énergétique de votre logement.

Pour cela il faut :

  • qu’un devis soit accepté à compter du 5 novembre 2022 ;
  • que les travaux soient réalisés entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025 ;
  • que le logement passe d’une classe E, F ou G à une classe A, B, C ou D (sont notamment éligibles les logements passant d’une classe E à D).

Les travaux éligibles à cette hausse du seuil seront définis par décret. 

A noter que le plafond de 21 400 € est utilisable à concurrence des travaux de rénovation énergétique (à l’exclusion des autres travaux immobiliers).

Mais cette mesure est-elle réellement favorable aux investisseurs ?

Prenons un exemple : un bailleur déclare 10 000 € de revenus fonciers sur un bien immobilier classé E. Il est imposé dans une tranche marginale d’impôt sur le revenu de 30 % (que l’on suppose stable).

Il réalise en 2023 des travaux pour 40 000 €, permettant de faire passer le bien en classe D (et nous supposons que l’intégralité des travaux est éligible au dispositif).

Sur l’année 2023, il aura un déficit foncier de 30 000 €, dont 21 400 € déductibles de son revenu global, et 8 600 € de ses futurs revenus fonciers.

Le « gain » fiscal est de :

  • 30 % (sa tranche marginale d’imposition) sur le déficit foncier imputable sur son revenu global (21 400 €) ;
  • 47,20 % (sa tranche marginale d’imposition + les prélèvements sociaux) sur les travaux qui ont gommé le revenu foncier et sur le déficit foncier imputable sur ses futurs revenus fonciers (18 600 €).

Soit un « gain » fiscal de 15 199 €.

Et sans ce dispositif, que ce serait-il passé ?

Il aurait eu le même déficit foncier de 30 000 €, mais celui-ci aurait été déductible à hauteur de 10 700 € sur son revenu global, et le solde de 19 300 € aurait été déductible de ses futurs revenus fonciers.

Le « gain » fiscal aurait été de :

  • 30 % (sa tranche marginale d’imposition) sur le déficit foncier imputable sur son revenu global (10 700 €) ;
  • 47,20 % (sa tranche marginale d’imposition + les prélèvements sociaux) sur les travaux qui ont gommé le revenu foncier et sur le déficit foncier imputable sur ses futurs revenus fonciers (29 300 €).

Soit un « gain » fiscal de 17 039 €.

Cette mesure fiscale n’est donc pas forcément un cadeau fait aux bailleurs. Auront-ils intérêt à en demander le bénéfice ? Rien n’est moins certain !

Nous sommes évidemment à votre disposition pour vous aider dans vos choix fiscaux, et plus largement patrimoniaux !

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