Prospective sur les retraites

 

La retraite est un sujet brûlant d’actualité. Si nous résumons très rapidement la réforme, elle acte :

  • L’accélération de la réforme Touraine de 2014 : le nombre de trimestres requis pour partir à la retraite au taux plein (sans décote) augmente pour arriver à 172 trimestres dès 2027 (contre 2035 prévu par la réforme Touraine) ;
  • Le recul de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans, contre 62 ans actuellement (ce qui signifie que, sauf pour les régimes spéciaux ou en cas de carrière longue, il n’est pas possible de partir en retraite avant cet âge).

Et c’est cette seconde mesure qui cristallise l’essentiel de la contestation.

Mais au-delà du débat en cours, à quel âge partira-t-on, en moyenne, en retraite ?

Et surtout, quel sera le niveau des pensions dans le futur ?

A quel âge peut-on espérer partir en retraite ?

Pour rappel, vous pouvez partir à la retraite à partir de l’âge légal.

Pour les salariés du secteur privé, votre montant de retraite est déterminé selon un salaire moyen (qui correspond à la moyenne des rémunérations des 25 meilleures années de votre carrière), auquel est appliqué un taux qui dépend du nombre de trimestres validés.

Pour partir à taux plein, c’est-à-dire sans décote, le nombre de trimestres à valider est passé à 172 trimestres (43 ans) depuis la réforme Touraine. Seule l’application de cette mesure est accélérée par la présente réforme.

Mais à quel âge partirez-vous, en moyenne, à la retraite ?

Pour avoir une idée de l’âge moyen auquel une génération partira à la retraite à taux plein, nous pouvons partir des études de la DREES sur les droits à la retraite acquis en début de carrière[1].

Cette étude recense l’âge moyen du premier travail significatif, que l’on peut extrapoler comme l’âge moyen de première validation de ses premiers trimestres.


[1] DREES : « Les droits à la retraite acquis en début de carrière », N° 60 / Janvier 20

Cet âge moyen augmente au fil des générations, pour arriver à 22 ans et 7 mois.

Cette augmentation est, naturellement, due à l’allongement de la durée des études.

En ajoutant à cet âge moyen de première validation de 4 trimestres la durée de cotisation (43 années), nous pouvons avoir une estimation (bien qu’imparfaite) de l’âge du taux plein en fonction des générations :

Donc une personne née en 1973 partira, en moyenne, à la retraite à taux plein à presque 65 ans, soit bien au-delà de 64 ans (et a fortiori bien au-delà des 62 ans).

Et le montant des futures des pensions ?

Le débat sur l’utilité ou pas de la réforme des retraites s’est basé sur le rapport du COR[1] (Conseil d’Orientation des Retraites), et notamment sur l’existence ou non d’un déficit du régime de retraite à horizon 2030.

La prévision de déficit du régime des retraites dépend fortement des hypothèses retenues (croissance, taux de chômage et hausse de la productivité) : les pro-réforme retenant les hypothèses pessimistes, et les anti-réforme les hypothèses optimistes.

Nous n’entrerons pas dans ce débat technique. Mais nous pouvons nous arrêter sur ce qui, justement, ne prête pas à débat. La première certitude est le recul marqué et continue du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités.


[1] COR : 9ème rapport du COR – Septembre 2022

Rapports démographiques des populations de 20-59 ans (20-64 ans) rapportés aux 60 ans et plus (respectivement 65 ans et plus), observés puis projetés

Avec un niveau de cotisants (actifs) qui ne cesse de baisser par rapport aux retraités, l’équilibre du regime des retraites passera soit par une hausse des cotisations, soit par de la dette, soit par une baisse relative des pensions de retraite.

La seconde certitude, dans tous les scénarios du COR, est que le niveau de pension par rapport au niveau moyen des revenus (le taux de remplacement net) va baisser, et très sensiblement, dans les années à venir….

Une des raisons est que, suite aux réformes précédentes, les pensions de retraites et les droits acquis en cours de carrière sont indexées sur l’inflation. Les salaires, eux, évoluent plus rapidement que l’inflation (sauf dans les périodes d’inflation forte comme actuellement, mais ces périodes restent limitées dans le temps).

Les scénarios du COR étant, notamment, fonction de la hausse de la productivité, plus la productivité augmente, et plus le taux de remplacement diminuera.

Cette baisse du taux de remplacement net est continue depuis les générations parties en retraite au début des années 2000, et va se poursuivre.

Et plus les revenus en activité sont élevés, plus cette baisse sera marquée.

Donc il est certain que le niveau relatif des pensions va diminuer par rapport aux revenus d’activités.

Conclusion

Alors pour palier à la baisse prévisible du niveau des pensions, que vous reste-t-il comme option ? Pour ceux qui le peuvent, il faudra forcément épargner pour obtenir un revenu suffisant à la retraite, ou pour pouvoir partir plus tôt et compenser la décote de sa pension de retraite.

Et pour cela, le temps est votre allié !

Par exemple, une épargne de 50 € par mois pendant 43 ans à un taux de 6 % (soit un peu moins que le taux de rendement moyen des actions mondiales sur longue période) donne un capital de 116 740 €, soit une rente viagère de 303 €/mois (pour une rente déclenchée en 2023 par une femme de 64 ans).

Plus tôt vous commencez à épargner, plus l’effort sera faible.

Pour préparer une stratégie d’épargne retraite, consultez-nous !

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