Tout savoir sur le Private Equity (ou capital-investissement) 

Jusqu’à présent peu démocratisé pour les particuliers, le Private Equity (capital-investissement, en français) a pourtant de quoi séduire. En effet, le rendement associé à ce type de placements est généreux et supplante les autres grandes classes d’actifs (Bourse, hedge funds…). Ainsi, comme l’a estimé l’association d’investisseurs France Invest, ce rendement frôle en moyenne les 12,2 % annuels sur les 15 dernières années (et même 14,5 % sur les 10 dernières années). Faut-il pour autant s’y précipiter tête baissée ? Comment décrypter et analyser ces investissements comme les risques qui y sont associés ? Nous vous aidons à y voir plus clair. 

 

Qu’est-ce que le Private Equity ? 

Lorsqu’il devient nécessaire pour une société non cotée de trouver des fonds afin de se développer, elle se trouve souvent confrontée aux limites des financements traditionnels, tels que les prêts bancaires, les fonds propres, ou encore l’introduction en bourse. Dès lors, cette société peut proposer aux investisseurs potentiels des actions ou obligations en échange de capitaux. Ces derniers entrent alors au capital de petites ou moyennes entreprises afin de contribuer à l’impulsion de leur croissance, et ce tout en obtenant un contrôle certain sur la gestion, voire sur la prise de décision. C’est là tout l’art du Private Equity, qui consiste donc à investir, de façon minoritaire ou majoritaire, en capital de TPE ou PME non cotées en Bourse (sauf exceptions). Après une période 8 ans (en moyenne), l’objectif est évidemment de récolter les fruits de son investissement en réalisant une plus-value. 

Les différentes formes d’investissement du Private Equity 

Le capital-risque (ou capital-innovation, ou encore capital-amorçage) 

De l’anglais venture capital, ce capital sert à financer les phases de création et/ou démarrage d’activité d’une entreprise, le plus souvent dans les domaines des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de l’innovation technologique, des énergies propres ou toute start-up innovante et entreprise à fort potentiel de croissance. Les gains peuvent être exponentiels, néanmoins aléatoires. D’où la dénomination de capital-risque… dans le cas où l’investisseur ne trouve jamais acquéreur lors de la revente, ou bien si l’entreprise ne parvient pas à prendre son envol. 

Le capital-développement (ou capital croissance) 

Le growth capital (en anglais) fonctionne comme son nom l’indique : il vise à soutenir dans leur développement les entreprises déjà établies. Autrement dit, les sociétés pouvant se targuer d’une certaine rentabilité, et ayant parfois même déjà dégagé quelques profits. Le capital-développement sert alors à la croissance, qu’il s’agisse de la maintenir comme de l’optimiser. L’entreprise possédant déjà un passé comptable, le risque de ce capital est, dans une certaine mesure, maîtrisé. Quant aux gains, ils dépendent de l’attractivité de la société. 

Le capital-retournement 

Lorsque l’appel aux solutions de financements bancaires classiques s’avère impossible, le capital-retournement entre en scène pour financer la restructuration d’une entreprise se retrouvant en difficulté, et ce afin que cette dernière puisse renouer avec la rentabilité. Une fois les risques de perte en capital mesurés, les bénéfices seront possiblement au rendez-vous. 

Le capital-transmission 

Ce capital concerne les investissements dans des entreprises rentables et matures en cession (lorsque le dirigeant souhaite céder l’activité), ou encore sur le point d’être introduites en Bourse. Il est alors envisageable de racheter l’entreprise par le biais de deux opérations. La première, dite de LBO (Leveraged Buy-Out, en anglais), consistant en une opération d’acquisition financée par un important recours à l’endettement, et la seconde, la LMBO (Leveraged Management Buy-Out, en anglais), prévoyant le rachat d’une entreprise par l’endettement d’une holding constituée spécialement pour l’occasion (celle-ci remboursant ensuite sa dette avec les dividendes générés par la société rachetée). Le risque pris par l’investisseur demeure alors modéré et les gains possiblement avantageux. 

Un investissement à long terme 

Le fait que les investissements en Private Equity se trouvent bloqués sur plusieurs années (8 ans, en moyenne), avec des fonds parfois non récupérables à tout moment (sauf frais de rachat conséquents), peut être considéré comme un inconvénient. Il faut le savoir : par définition, le capital-investissement reste un placement de (très) long terme. Cependant, comme la valeur de l’actif n’est pas soumise aux aléas boursiers mais suit ce que l’on appelle une « courbe en J », en particulier dans le cas du capital-développement, les fonds croissent au fil des années (le temps pour les investissements de devenir rentables). 

Private Equity : quels types de fonds sont utilisés ? 

Les parts des fonds de Private Equity n’étant plus réservées aux investisseurs institutionnels (assurances, banques, …), les particuliers peuvent désormais en faire l’acquisition par l’intermédiaire d’un PEA, d’un compte-titres ou bien d’une assurance-vie. Trois grands types de fonds sont dénombrables : 

  • Les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques), affectés en titres de sociétés non cotées en Bourse à hauteur de 50 % (au minimum) ; 
  • Les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation), investis en titres de jeunes entreprises innovantes non cotées en bourse à hauteur de 60 % (au minimum) ; 
  • Les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité), placés dans des PME régionales non cotées en bourse à hauteur de 60 % (au minimum). 

Ces fonds sont parfois éligibles aux « 150-0 B Ter », un dispositif offrant aux chefs d’entreprises, ou dirigeants actionnaires ayant cédé leur société, de bénéficier du report d’imposition (sous conditions) sur leur plus-value. Quant aux FCPI et FIP, ils doivent être agréés par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) et proposés par des sociétés de gestion validées par cette même institution. 

Pour résumer, le Private Equity est possiblement (très) rentable, néanmoins risqué car le capital investi ne peut jamais être garanti. Par ailleurs, le capital-risque engage l’immobilisation (sauf exceptions) des capitaux sur le long terme (8 ans, en moyenne). Les investisseurs ne récupèrent leur mise, ainsi que les plus-values hypothétiques, qu’une fois la liquidation de désinvestissement du fonds actée. Dès lors, avant de s’engager dans le Private Equity, une prise de conseil auprès de nos spécialistes en Gestion de patrimoine s’avère judicieuse. 

Contactez nos spécialistes Elitya, pour plus d’informations.

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